Les inscriptions d'Hypata, soit une soixantaine de textes, ont été publiées à l'origine dans le corpus Inscriptiones Graecae, IX,2. Inscriptiones Thessaliae, ed. Otto Kern. Berlin 1908 : décrets des Aenianes,
accords de proxénie, listes d'affranchissement, dédicaces honorifiques et pierres tombales (de IG IX,2
3a à IG IX,2 1319). Elles ont depuis été corrigées, mises à jour ou malheureusement perdues.
Sommaire :
J'ai pu avoir accés (à la bibliothèque universitaire de Kwansei Gakuin, Hyogo, Japon, en mars 2024) aux Inscriptiones Graecae, IX,2 où ont été éditées pour la première fois les inscriptions d'Hypata en 1908. En vérité, on les trouve maintenant en ligne sur le site epigraphy.packhum.org, ce qui est vraiment une chance. Mais, dans l'édition papier, apparaissent des renseignements inexistants en ligne : la description de la pierre, sa localisation et, faute de photo, technologie encore onéreuse à l'époque, la mise en page de l'inscription avec des variations de typographie. Ce sont des informations extrêmement précieuses.
La pierre : base de marbre rouge veiné de blanc et de noir, trouvée à Hypata devant la maison de M. Mylonas, médecin.
Texte grec : l'inscription a d'abord été publié dans une revue grecque en 1859. Elle a été rééditée par Paul Jamot et Gaston Deschamps en 1891 parmi une dizaine d'inscriptions d'Hypata vues par les auteurs sur place. Il y avait 2 inscriptions dans la maison du médecin Parnassos Mylonas, la nôtre et une autre pour Rome et des Dieux Augustes (IG IX,2 32). Publiée dans le corpus des Inscriptiones Graecae par O. Kern en 1908 (IG IX, 2 44), elle a été revue en 1924 par Pierre de la Coste-Messelière et Georges Daux, qui ont apporté quelques corrections à la première lecture (les pierres transportables avaient alors été transportées dans le jardin de l'église Saint Georges). C'est cette version corrigée que je présente ici, faute de photo de la pierre.
Traduction française : personnelle
πόλις Ὑπάτα
Τ(ίτον) Φλαούιον
Τ(ίτου) Φλαουίου Κύλ-
λου υἱὸν Εὐβίοτον
τὸν ἀρχιερέα [κ]αὶ ἀγωνοθέτην τῶν Σεβαστῶν
Θεῶν ἐπὶ τοῖς δύο στεφά[νοις καὶ ἀγω]ν̣οθέτην
τῶν μεγάλων Πυθίων καὶ ἐπιμελητὴν
τοῦ κοινοῦ τῶν ἀμφικτυόνων καὶ
ἑλλαδάρχην τὸν εὐεργέτην (?)
vacat
ἐπιμεληθέντος Βρούτου Ἀλ[εξ]άν-
δρου τοῦ ταμίου κατὰ τὸ τοῦ δή-
μου ψήφισμα.
La cité d'Hypata (honore)
Titus Flavius Eubiotos,
fils de Titus Flavius Kyllos,
grand prêtre impérial et organisateur des jeux
en l'honneur des Dieux Augustes,
pour deux couronnes, organisateur également
des grands jeux Pythiques et commissaire impérial
du Conseil des Amphictyons et
Helladarche (des Amphictyons), notre bienfaiteur (?).
Au bon soin du trésorier Brutus
Alexandros, par décret
du peuple.
Analyse des termes :
Τ(ίτον) Φλαούιον Τ(ίτου) Φλαουίου Κύλλου υἱὸν Εὐβίοτον, "Titus Flavius Eubiotos, fils de Titus Flavius Kyllos"
: il est le membre de la célèbre famille Thessalienne des Kylloi et des Eubiotoi, à laquelle plusieurs articles ont été consacrés.
Selon N.V. Sekunda, cet Eubiotos serait une connaissance de Plutarque qui le présente comme un jeune homme habile chasseur (Œuvres morales, Les animaux de terre ont-ils plus d'adresse que ceux de mer ?). Sa date de naissance devrait être autour de 75 ap. J.C., le dialogue se déroulant au tournant du siècle. Notre inscription ressemble plutôt à un tableau de fin de carrière, avec une belle collection de postes prestigieux. Eubiotos ne devait plus être tout jeune. Nous serions donc vers 120/130 ap. J.C., sous le règne d'Hadrien.
τὸν ἀρχιερέα [κ]αὶ ἀγωνοθέτην τῶν Σεβαστῶν Θεῶν, "grand prêtre impérial et organisateur des jeux en l'honneur des Dieux Augustes" : dans les inscriptions de Grèce centrale, je n'ai pas
trouvé le terme ἀρχιερεύς, "archiéréus", grand prêtre, avant Claude. A partir de la fin du IIe siècle, dans un soucis d'emphase, on lui ajoute souvent
l'adjectif μέγιστος, "supérieur", ce qui est un pléonasme ! La fonction désigne toujours le prêtre du culte impérial, placé au dessus des
autres cultes locaux, associé à l'organisation des jeux en l'honneur de l'Empereur. A la christianisation de l'Empire, ἀρχιερεύς désignera les
évèques.
La pierre : une base rectangulaire de marbre blanc, trouvée relativement récemment (2003) dans la maison d'un particulier à Ypati.
Texte grec :
La première édition du texte a paru dans une revue d'archéologie grecque en 2004 : Archaiognosia 12 (2003/04) 265-275 (M.-E. Zachou-Kontogianni). Le texte est ensuite paru dans l'Année
Epigraphique, revue française d'épigraphie : AnnÉp (2004) 1316. La dernière édition dans le Supplementum Epigraphicum Graecum est en ligne (SEG
54:556). C'est cette version que je présente ici.
Traduction française : personnelle
Ἀμφικτυόν̣ω̣ν̣ δ̣ό̣γ̣μ̣[ατι]
Σεβαστήων Θεσσαλ[ῶν]
οἱ σύνεδροι καὶ πατρὶς Ὑπά̣[τα]
Λ̣ύκον Ἑρμολάου Σεβαστῆον̣
ἱ̣ερέα ἑπταετηρικὸν δὶς τῶν
Σεβαστῶν καὶ Διὸς Καραιο̣[ῦ]
γενόμενον καὶ ἱερέα τῶν
Σεβαστῶν καὶ Διὸς Σωτῆ̣-
ρος καὶ Ἀθηνᾶς δίς, vacat
στρατηγήσαντα καὶ πολει-
τευσάμενον ἄριστα̣ [τὸ δι]-
ηνεκές, συνηγορήσα[ν]τα
καὶ πρεσβεύσαντα, τῆ̣ς πε-
ρὶ πάντα ἀρετῆς [καὶ] χ[ρηστό]-
τητος ἕνεκεν Διὶ [Καραιῷ(?)]
[χορ]ηγήσαντος τὰ
δα̣[πανήματα]
[ἐκ] τ̣ῶν ἰδίων Ἀπολλ̣ο̣[δώρου]
[τοῦ] υἱοῦ αὐτοῦ. vacat
Par décret des amphictyons,
les membres de l'assemblée
des Thessaliens Augustes et la patrie Hypata [honorent]
Lykos, fils d'Hermolaos, Auguste,
deux fois prêtre des Sebasta sexennales
et de Zeus Karaios,
devenu également prêtre
des Sebasta, de Zeus Sôter
et d'Athéna deux fois, (...)
ayant dirigé comme général et servi
sa cité au mieux continuellement,
ayant défendu en justice ses intérêts
et servi comme ambassadeur, pour
son excellence et son dévouement
à tous points de vue,
alors que son fils, Apollodôre
pourvoyait aux dépenses
des célébrations pour Zeus,
sur sa fortune personnelle.
Francesco Camia, Lykos, son of Hermolaos, hiereus heptaeterikos of the Sebastoi. Emperor Worship and Traditional Cults at Thessalian Hypata (SEG 54, 556). ZPE 179 (2011), p. 145-154.
Le culte d'Athéna Itonienne était partagé par les Béotiens et les Thessaliens. Il peut en être de même pour celui de Zeus Karaios. Les deux cultes sont d'ailleurs parfois associés (SEG 32:456, SEG 31:387). Quoi qu'il en soit, cette inscription nous apporte un nouvel exemple de l'intégration du culte impérial dans les panthéons locaux.
Julien Fournier, Les "syndikoi", représentants juridiques des cités grecques sous le Haut-Empire, Cahiers du Centre Gustave Glotz, Vol. 18 (2007), pp. 7-36
Les Inscriptiones Graecae, IX,2. Inscriptiones Thessaliae (Otto Kern. Berlin 1908), recense une vingtaine d'actes d'affranchissement retrouvés à Hypata, de IG IX, 2, 12 à IG IX, 2, 30. En voici un qui présente quelques traits caractéristiques de ce type de monument.
La pierre : Je n'ai malheureusement aucune information à ce sujet (voir le descriptif d'Otto Kern auquel je n'ai pas accés)
Texte grec : IG IX,2 13
Traduction française : personnelle
[— — — — — —]Ο[— — — —]Ι̣[— — — — — —]
[— —]ΜΠ[․]ΘΥΟΝμάρχου Σεβα[σ]τήου <τα>-
[μιε]ύοντος οἱ δόντες ἀπελεύθερο<ι τ>ὰ [γι]-
[νόμ]ενα τῆς στηλογραφίας κατὰ τὸν ν[όμον]
[ἀργ]υ[ρ]ίου δεινάρια εἴκοσι δύο ἥμισυ
[ἔτους] σεβαστοῦ ἑβδόμου Καίσαρο[ς]
[Γερμα]νικοῦ Σεβαστοῦ τοῦ καὶ τρι[ακο]-
[σ]τοῦ καὶ ἑβδόμου, στρατηγοῦντο[ς]
[—]Χ̣Ο̣νου τοῦ Ἀριστομένους· Εὔπρα-
[ξις] ἀπὸ Μικκίωνος, [․]Υ[— — —]
[— — — —], Ἀφροδεισία ἀπὸ Νε[ο]-
[β]ούλου, Εὐφρόσυνον ἀπὸ Εὔφρονο[ς],
[— —]Η[—]ος ἀπὸ Φίλωνος καὶ Κλεο-
[μ]άχου καὶ Φίλωνος, Τερτία ἀπὸ Φί-
[λωνος], Σωσίκληα <ἀ>πὸ Ἀρνοφίλου, Ἐπ[ι]-
[γέ]νηα <ἀ>πὸ Κορνηλίου, Δωροθέα ἀ[πὸ]
[— —]ή<ρ>α καὶ Εὐρυνόμας καὶ Δαμο
[—, Κ]αλ<λ>ιστὼ {ν} {²⁷Ἀ<ρ>ίστων(?)}²⁷ ἀπὸ Ἀριστομέ-
[ν]ους καὶ Φιλοστράτου καὶ Θρα-
συ<β>ούλου, Εὔκληα ἀπὸ Ἀγαθο-
κλέους, Ὠφελίων ἀπὸ Ἀκρίωνο[ς]
[κ]αὶ Πολεμάρχου καὶ Ἀκρίωνος,
Ι̣ηΟ̣ὼ(?) ἀπὸ Πολυκράτη<ς> ξ[ε]-
νικῆι
Χρυσᾶς ἀπὸ Μενάνδρου καὶ Μενά-
νδρου καὶ Φιλίππου
<ξε>νικῇ.
<Μ>οιρώ.
(...)
Untel, auguste, étant trésorier,
les affranchis ayant participé à la réalisation
de l'inscription sur cette stèle, selon la loi,
en versant une somme de 22,5 deniers,
en la trente-septième année auguste,
septième année du règne de César Germanicus Auguste,
sous la stratégie de
Untel fils d'Aristoménos : Eupraxis
(affranchi) par Mikkiôn, Untel
par Untel, Aphrodeisia par
Néoboulos, Euphrosunon par Euphronos,
Untel par Philôn, Cléomachos
et Philôn, Tertia par Philôn,
Sôsiclèa par Arnophilos,
Epigénèa par Cornèlios, Dôrothéa par
Unetelle, Eurynomas et Untel,
Kallistô par Aristoménos,
Philostratos et
Thrasyboulos, Euclèa par Agathocléos,
Ôpheliôn par Acriôn,
Polémarchos et Acriôn,
Ièoô par Polycratès
à la mode étrangère
Chrysas par Ménandros,
Ménandros et Philippe
à la mode étrangère
Moirô
Analyse des termes :
R. Bouchon, La taxe des affranchis et le financement de la vie publique dans les cités thessaliennes : nouvelles lectures de documents du IIe s. apr. J.-C., Proceedings of the 2nd Archaeological Meeting of Thessaly and Central Greece [AETHSE], 2009, p. 395-407
Bouchon Richard. L’ère auguste : ébauche d’une histoire politique de la Thessalie sous Auguste. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 132, livraison 1, 2008. pp. 427-471.
Voici une inscription d'Hypata, dédiée à un légat du très célèbre Marc Antoine, Lucius Sempronius Vesta Atratinus, datée d'environ 40/39 av. J.-C., alors que Marc Antoine est encore l'allié d'Octavien (futur empereur Auguste) dont il a épousé la sœur, Octavie.
Texte grec : Selon Hermann Dessau (Inscriptiones latinae selectae), Habbo Gerhard Lolling a vu la pierre, qu'il a dû publier pour la première fois. Malheureusement, j'ai été incapable de trouvé cette référence, n'ayant accès qu'aux ressources limitées du Web. Je n'ai donc ni photo de la pierre ni sa première édition. Cependant, B. Helly, dans l'article cité plus haut, nous dit que « L. Sempronius Vesta Atratinus a été honoré d'une statue à Hypata, vers 40 av. J.-C. ». La pierre serait donc une base de statue ? La deuxième édition de l'inscription est celle du Corpus Inscriptiones Graecae, IX,2. Inscriptiones Thessaliae, ed. Otto Kern. Berlin 1908 (IG IX,2 39). O. Kern n'a pas dû voir la pierre, et reproduit la texte de H. G. Lolling. La troisième publication de l'inscription par Hermann Dessau (Inscriptiones latinae selectae. Berlin 1914-1916, Vol.3, 9461) n'apporte rien de nouveau au texte de 1908, mais s'accompagne de quelques informations sur Atratinus.
Traduction française : personnelle
ἡ πόλις Ὑπάτα Λε̣ύκι-
ον Σενπρ<ώ>νιον Βηστί-
α υἱὸν Ἀτρατῖνον
πρεσβευτὰν καὶ ἀν-
τιστράτηγον, τὸν ἴδι-
ον εὐεργέταν.
La cité d'Hypata (rend honneur)
à Lucius Sempronius Atratinus,
fils de Bestia,
en sa qualité d'ambassadeur et
de propréteur, notre bienfaiteur,
à titre privé
La mention de ἴδιον que je traduis par « à titre privé », indique qu'Atratinus a aidé la cité d'Hypata personnellement, déboursant de sa poche quelque subvention. Ce n'est donc pas sur l'ordre d'Antoine, dont Atratinus est alors le légat, qu'il a agi.
Otto Kern date l'inscription d'Hypata de 39 av. J.-C.. Quelle était alors la situation de la Thessalie à ce point de l'histoire ?
A l'issue de l'assassinat de Jules César en mars 44 av. J.-C., Octavien (futur empereur Auguste) conclue une alliance avec Lépide et Marc Antoine, le second triumvirat, tandis que les meurtriers de César fuient en Orient. Octavien et Marc Antoine les poursuivent, traversant l'Adriatique puis la Grèce avec vingt-huit légions, jusqu'à la plaine de Philippes. Les assassins de César y sont battus en octobre 42 av. J.-C.. S'en suit un désaccord entre les deux vainqueurs, qui s'achèvera sur un nouvel accord, le pacte de Brindes en septembre 40 av. J.-C., et sur le mariage de Marc Antoine et Octavie. Antoine est le maître de l'Orient et Octavien de l'Occident.
Pour plus de détails, je vous renvoie à mon article.
Cette inscription a été publiée dans : Inscriptiones Graecae, IX, 2. Inscriptiones Thessaliae, ed. Otto Kern. Berlin 1908.
Comme pour le décret de Metellus, je n'ai hélas pas de photos ni de détails concernant la pierre ...
Texte grec : IG IX,2 38
Traduction française : personnelle
[τὸ κοι]ν̣ὸν τῶν Αἰνιάνω[ν]
[Λεύκι]ον Λικίνιον Λευκίου [υἱὸν]
Λεύκολλον ταμίαν εὐεργέ̣[ταν].
Le conseil des Ainianes (honore)
Lucius Licinius, fils de Lucius,
Lucullus, questeur, notre bienfaiteur.
C'est la seule inscription témoignant de la présence de Lucullus en Grèce centrale, les autres provenant d'Attique, de Délos, de Rhodes et surtout d'Asie.
Selon O. Kern, ce décret serait à dater entre -88 et -80. Nous avons en effet une indication importante : Lucullus est alors questeur. C'est d'ailleurs la seule inscription où il porte ce titre. Dans les autres inscriptions, il est proquesteur ou consul, charges supérieures à celle de questeur. Ce qui signifie aussi que ce décret de la cité d'Hypata est accordé précocément à Lucullus, avant qu'il ne devienne le fameux général richissime.
Pour plus de détails, je vous renvoie à mon article.
Cette inscription a été publiée dans Inscriptiones Graecae, IX, 2. Inscriptiones Thessaliae, ed. Otto Kern. Berlin 1908.
Je n'ai malheureusement pas de photo, ni de détails sur la pierre ...
Texte grec : IG IX,2 37
Traduction française : personnelle
τὸ κοινὸν τῶν Αἰνιάνων
Κοίντον Καικέλιον Κο-
ίντου υἱὸν Μέτελλον ἀ-
ρετᾶς ἕνεκεν καὶ εὐνοί-
ας τᾶς εἰς αὑτούς.
Le conseil des Ainianes,
à Quintus Caecilius
Metellus, fils de Quintus,
pour ses services et
sa bonté à leur égard
Nous avons là un décret honorifique du conseil des Ainianes, ancien organe politique de la cité d'Hypata, disparu après son absorption dans la Confédération étolienne, puis remis en vigueur à l'époque romaine.
Metellus intervient dans la région à trois moments de sa vie.
Le décret honorifique pour Metellus n'indique pas, comme pour l'inscription de Mégare, en qualité de quoi (préteur ou consul) il est honoré, ce qui aurait pu nous aider à dater l'inscription. Le texte est aussi assez vague quant aux services rendus, ce qui m'amènerait à penser que les Ainianes l'ont voté à l'issue des évènements de 147 av. J.-C.. S'il s'agissait d'un remerciement pour une libération de la cité d'Hypata prise par Andriskos, j'imagine que l'inscription aurait été plus précise. A mon sens, Hypata honore globalement ce grand général romain, qui en a tant fait pour la région.
A travers Metellus, la cité réaffirme aussi son amitié pour le peuple romain, fait qui n'avait pas été évident jusqu'à récemment : le traité de paix romano-étolien n'a que 40 ans ! La nouvelle génération a bien compris que le vent a tourné définitivement en faveur des Romains.
Pour plus de détails, je vous renvoie à mon article.
Voici un décret honorifique de la Confédération des Ainianes pour des juges étrangers venus régler des différends entre citoyens d'Hypata à l'époque Romaine. La pratique des juges étrangers s'est développée au IIe siècle après J.-C., alors que la Grèce était devenue une province Romaine. La Confédération des Ainianes, qui avait été absorbée par la Confédération Étolienne est remise en place par Rome, qui assure ainsi un contrôle discret sur la politique locale. J'ignore malheureusement où se trouve la pierre aujourd'hui. Visiblement, il n'en reste qu'un fragment laissant apparaître les deux dernières lignes (voir sur ce point mon article "Ypati, ville martyre").
Texte grec : depuis 1891, cette inscription a été rééditée à plusieurs reprises (cinq fois à ma connaissance)
Le texte que je présente ici est une version personnelle que j'ai établie à partir de la reproduction visuelle du texte vu sur la pierre, que l'on peut trouver dans l'article de P. Jamot et G. Deschamps (voir l'image ci-dessous). Pour les parties manquantes, j'ai suivi les propositions des trois articles selon ce qui me semblait plausible au vu de la taille des vides, et en rapprochant cette inscriptions d'autres de même nature (IG IX,2 69 ; Gonnoi II, 91).
Traduction française : personnelle
[-------------------------------------------------------------------------------]
[-----------------------------] ν [---------------------------------------------]
[---------------------------]υτεο[-------------------------------------------]
[-----------------------]ου, Νίκα[------------------------------------------]
[--------------- Με]λανθίου, Ἰσκο [-----------------------------------]
[-- ἀποσταλ]έντες ὑπο τᾶς [πόλιος τῶν ---------- δικασ-]
[ταὶ ἐπι τ]ὰς δίκας τὰς κατὰ [-------------------------------- τάν]
[ἀναστρ]οφὰν [καὶ] τὰν ἐπιδα[μίαν ἐποιήσαντο, ὡς ἐπέ]
[βαλλεν τ]οῖς καλοῖς καὶ ἀγαθοῖς ἀ[νδράσιν, τοὺς ἔχον]-
[τας πράγμ]ατα, τοὺς μὲv πλείστους συν[έλυσαν φιλο]-
[τιμίας] οὐθὲν ἐλλείποντες, τὰς δὲ καὶ [λοιπὰς δίκας]
[τὰς ἐνε]χθείσας ἐν αὐτοὺς διέκριναν [ἀπὸ παντὸς τοῦ]
[δι]καιοτάτου, ἀξίως αὐτοσαυτῶν τε̣ [καὶ τῶν ἀποστει]-
[λά]ντων καὶ ἁμῶν καὶ τᾶς ἐνχειρισ[θείσας πίστιος.]
[Ἔδ]οξε τοῖς Αἰνιάνοις δεδόσθαι α̣[ὐτοῖς καὶ τοῖς ἐγ]-
[γ]όνοις αὐτῶν προξενίαν τε καὶ πο[λιτείαν ἀπὸ τῶν]
[Αἰ]νιάνων, καὶ γᾶς ἔγκτησιν καὶ [οἰκίας ἐν τᾶι Αἰνίδι,]
[κ]αὶ ὑπάρχειν αὐτοῖς καὶ τοῖς ἐγ[γόνοις αὐτῶν ἀσ]-
[φα]λειαν καὶ πολέμου καὶ εἰράνας, τὰ [ἀπ' Αἰνιάνων]
[διὰ] παντὸς καὶ τὰ λοιπὰ τίμια ὅσα [καὶ τοῖς ἄλλοις]
[προ]ξένοις καὶ εὐεργέταις τοῦ κοινοῦ [τῶν Αἰνιά]-
[νων] δίδοται. Ἔγγυοι τᾶς προξενίας κα[τὰ τὸν νόμον]
[-------]ντων Πολεμάρχος, [Ἀγ]ίας Τολμαίο[ς, ---------------]
[--------]α, Φαινέ̣ας Νικέα, Δαμόφαντος Φι [------------------]
Sous l'archontat de (noms des cinq Ainiarques), attendu que (noms des juges étrangers, l'un étant fils de Melanthios ?), ayant été envoyés par la cité des (…), en vue des procès qui opposaient (les citoyens), ont fait l'aller-retour et le séjour ici, se comportant ainsi en hommes de bien ; ceux qui avaient des désaccords, ils les ont réconciliés pour la plupart, sans jamais manquer d'honneur, et les procés restants qui avaient été intentés, ils les ont jugé au plus juste, se rendant digne d'eux-mêmes, de ceux qui les avaient envoyés, de nous et de la confiance qu'on leur avait accordée. Les Ainianes ont jugé bon de leur donner, à eux et à leurs descendants, le statut d'hôte public (proxenos), le droit de cité de la part des Ainianes, la possession d'une terre et d'une maison en Ainis, et de leur accorder l'asile, à eux et à leurs descendants, en temps de guerre comme en temps de paix, ainsi que les autres honneurs habituellement accordés aux autres hôtes publics et bienfaiteurs de la Confédération des Ainianes. Garants de l'accord du statut d'hôte public selon la loi : (…) Polémarchos, Agias Tolmaios, (…), Phainéas Nikéa, Damophantos Phi(...).
Otto Kern date ce décret de 130 av. J.-C.. Mais Louis Robert propose une date proche de 175 av. J.-C.. Les juges étranger seraient venus régler les différents qui opposaient les citoyens d'Hypata en proie à une guerre civile (voir mon article « Eupolemos vs Proxenos »). L'hypothèse contredit la seule source que nous avons sur cet événement, à savoir le texte de Tite-Live, qui raconte que la cité en détresse aurait fait appel à des juges romains et non grecs … En même temps, l'un n'exclut pas l'autre : les procès ont pu se faire en deux temps, d'abord par des juges grecs, puis, la gravité de la situation nécessita un appel au sénat Romain, comme nous le raconte Tite-Live … à moins qu'il ne s'agisse du contraire !
Texte Grec : Il s'agit d'une dédicace qui se trouvait sur la base d'une statue. Je n'ai malheureusement ni photo ni descriptif de la pierre. L'inscription a d'abord été publiée dans : G. Dittenberger, Sylloge inscriptionum graecarum, 2e édition, t. III, 1901 (Syll². 354, 3 ?, 778). Je n'ai pas pu vérifié cette information, trouvée dans un article d'André Plassart (Fouilles de Thespies et de l'hiéron des muses de l'Hélicon . Inscriptions: Dédicaces de caractère religieux ou honorifique, bornes de domaines sacrés. pp. 383-462.). Elle a ensuite été réédité dans : Inscriptiones Graecae, IX,2. Inscriptiones Thessaliae, ed. Otto Kern. Berlin 1908 (IG IX, 2 40). C'est cette deuxième édition que je présente ici.
Traduction française : personnelle
Αὐτοκράτορα Καίσαρα
θεὸν θεοῦ υἱὸν Σεβαστὸν
εὐεργέτην καὶ τοὺς υἱοὺς
Γάϊον Ἰούλιον Καίσαρα
Λούκιον Ἰούλιον Καίσαρα
ἡ πόλις Ὑπάτα.
A l'empereur César,
divin, fils du divin César, Auguste,
notre bienfaiteur, et à ses fils,
Gaius Iulius César
et Lucius Iulius César.
La cité d'Hypata.
Commentaire :
La cité d'Hypata élève une statue sur la base de laquelle la cité honore d'une dédicace trois membres de la famille impériale : l'empereur Auguste, reconnu comme bienfaiteur de la cité, et ses deux fils adoptifs, Caius Julius Caesar Vipsanianus (20 av. J.-C. - 4 ap. J.-C.) et Lucius Julius Caesar Vipsanianus (juin 17 av. J.-C. - 2 ap. J.-C.). Ce sont les fils naturels d'Agrippa et de Julie, la fille d'Auguste, qui est donc leur grand-père. Il décida d'adopter ses deux petits-fils en 17 av. J.-C., à la naissance de Lucius, aucun enfant n'étant né de son union avec Livie. Grâce à la mention de Lucius, nous pouvons dater l'inscription entre 17 av. J.-C. et 2 ap. J.-C., date de naissance et de mort du garçon. Cette inscription témoigne de la relation qui liait l'empereur Auguste à la cité d'Hypata.
Petit rappel de la descendance d'Auguste :
Texte grec : IG IX,2 56 et SEG 3:457,d
Pour connaître les détails de la pierre, voir :
Photo de la pierre dans :
R. Bouchon, La taxe des affranchis et le financement de la vie publique dans les cités thessaliennes : nouvelles lectures de documents du IIe s. apr. J.-C., Proceedings of the 2nd Archaeological Meeting of Thessaly and Central Greece [AETHSE], 2009, p. 395-407
Traduction française : personnelle
[— — — — — — — — — — — — —]
πόλεως τοῖς γυμνασιάρχοις Ἀ[ν]-
τάνδρῳ Ὀλυμπίχου δηνάρια χείλ[ια]
πεντακόσια, Κασσίῳ Ἐπαφρᾶ δη-
νάρια χείλια πεντακόσια εἰς τὴν
ἐπισκευὴν τοῦ γυμνασίου, Ἀγα-
θόποδι Ἀγαθόποδος καὶ Λευκίῳ
Τειμοκράτους τοῖς ταμίαι<ς> δην[ά]-
ρια ὀκτακόσια τεσσαράκοντα ἑ-
πτὰ ἥμισυ.
[…]
les gymnasiarques de la ville,
Antandros fils d'Olympichos
et Kassios Epaphraont donné
chacun 1500 deniers
pour la restauration du gymnase,
Agathopos fils d'Agathodos et Leukios
fils de Teimokratoi, les trésoriers,
847,5 deniers.
Richard Bouchon a observé que cette inscription constituait la quatrième partie d'une inscription formée par 4 autres, sur le même bloc conservé dans la cour du musée de Thèbes de Béotie : une liste d'affranchis avec en-tête (IG IX 2, 21), une deuxième liste sans en-tête (IG IX 2, 16), l'enregistrement individuel d'un affranchi oublié (IG IX 2, 22) et la présente inscription, une liste de sommes distribuées aux gymnasiarques et trésoriers de la cité.
Il a remarqué que les sommes versées étaient des multiples de 22,5 deniers, soit la taxe sur les affranchissements perçue par le koinon thessaliens dont faisait partie Hypata depuis le milieu du Ie siècle av. J-C. Au total, il a donc fallu 171 affranchis pour restaurer le gymnase de la cité, sous le mandat de l'épimélète Zoïlos (entre 127 et 132 ap. J-C).
Edition de l'inscription :
La seule indication que nous possédons concernant la pierre, se trouve dans la dernière publication du Supplementum Epigraphicum Graecum, qui précise qu'il s'agit d'un bloc de marbre ( « Marble block »).
A partir de la premier édition de l'inscription, et en tenant compte de la correction apportée par G. Daux, voici à quoi devait ressembler l'inscription (en pointillés, les zones lacunaires) :
ΕΥΑΝΔΡΟΣΑΓΑΘΟΚΛΕΟΣΓΥ . . . . . . . ΧΗΣΑΣΤΑΝΕΧΕΔΡΑΝ
ΤΟΝΟΙΚΟΝΤΟΝΛΟΘΤΡ . . . . . . . . ΚΟΝΙΜΑΕΡΜΑΙΚΑΙΤΑΙΠΟΛΕΙ
Texte développé :
Εὔανδρος Ἀγαθοκλέος γυ[μνασιαρ]χήσας τὰν ἐξέδραν,
τὸν οἶκον, τὸν λουτρ[ῶνα καὶ τὸ ]κόνιμα Ἑρμαῖ καὶ τᾶι Πόλε[ι].
Traduction :
« Le gymnasiarche Evandros Agathokleos (a fait construire) la salle de conférence,
la salle de réunion, la salle de bains froids, la salle à poussière, pour Hermès et la Cité. »
[5,11, 2] Constituantur autem in tribus porticibus exhedrae spatiosae, habentes sedes, in quibus philosophi, rhetores reliquique, qui studiis delectantur, sedentes disputare possint.
[5,11, 2] Le long des trois portiques seront distribuées de vastes salles, avec des sièges sur lesquels les philosophes, les rhéteurs et tous ceux qui aiment les lettres pourront discourir.
Selon le dictionnaire Liddell-Scott-Jones Greek-English Lexicon, outre la signification ordinaire de « maison », le terme peut aussi avoir celui de « salle de réunion » dans des bâtiments publiques (signification que l'on retrouve d'ailleurs dans plusieurs inscriptions) : « of public buildings, meeting-house, hall, οἶ. Κηρύκων IG22.1672.24; Δεκελειῶν ib.1237.33 »
[5,11, 2] (..) a conisterio in uersura porticus frigida lauatio, quam Graeci loutron uocitant;
[5,11, 2] (..) auprès du conisterium, à l'angle du portique, le bain d'eau froide que les Grecs appellent loutron;
Selon Harris, Cyril M. (1983. Illustrated Dictionary of Historic Architecture. Courier Dover Publications. pp. 132), il s'agit d'une pièce où les athlètes étaient enduit d'huile puis saupoudrés de fin sable : « In ancient Greece and Rome, a room appended to a gymnasium or palaestra in which wrestlers were were sprinkled with sand or dust after having been anointed with oil ». Cette pratique avait pour but de protéger du soleil et d'assurer une prise à la lutte.
Pour imaginer la configuration des lieux, voici un plan de gymnase grec, réalisé par Anthony Rich (Dictionnaire des Antiquités romaines et grecques, 3e ed. 1883), d'après le texte de Vitruve.
Texte grec : IG IX,2 7
Traduction française : personnelle.
face a.1
πόλει Ἐρυθρηΐων καὶ τᾶι ἀποδ̣ίκωι πό-
λει Ὑπαταίων περὶ τᾶς δίκας ἇς ἐξε-
δίκησαν ὄρεος τοῦ ἐκ τᾶς Χάας ἐπ[ὶ]
τὰν Δέραν ․․․․․․․․ΑΝΔΕΚΑΒΙΑΣ ἔ-
κριναν οἱ δικασταὶ καθὼς οἱ προδικέ-
οντες ὑπὲρ ἑκ[α]τερᾶν τᾶν πολίων̣
σύμφωνοι γενόμενοι ἐκέλευσ[αν]
καταγράψαι τὸ κρίμα· ἀπολελυμ[έναν]
εἶμεν τὰμ πόλιν τῶν Ὑπαταίω[ν τοῦ]
ἐνκλήματος καὶ τὸ ὄρος Πεν[․․․․ ἐπί]-
κλην τᾶς πόλιος τῶν Ὑπατ[αίων εἶμεν]
καὶ ὅσα ἐκ τοῦ ἐ̣[νκλήματος τούτου γέ]-
γονεν ἀδικήμα[τα Ὑπαταίοις καὶ]
Ἐρυθρηΐοις πὸτ̣ [ἀλλάλους λελύσθαι(?)]
τά τε ὑπογραφέ̣[ντα κρίματα ἀνα]-
γράψα<ι>(?) ἐΙ[— — — — — — — —]
vacat
face b.1
αἰνιαρχεόντων Ἀσκλαπιάδα, Διώ-
ξου, Ἀγεμάχου, Ἀριστονόου, Ἀλε-
[ξι]μάχου, ἐν δὲ Ὑπάται ἀρχόντων
[․․․․ Ἀθ]ανάδα, Πολεμάρχου Δαμ[ί]-
[ων]ος(?)· κρίματα ἃ ἔκριναν οἱ Χαλκ̣[ι]-
[δεῖ]ς δικασταὶ Νικοκλῆς Πολιά-
[γρου], Σώστρατος Μοιρίχου, Ἀμε[ι]-
[νοκλ]ῆ̣ς Ἀνδροσθένου, Γοργίας
[․․․․․․], Ἀριστόδαμος Ἀριστίωνο[ς]
[— — — — — —]ων καὶ τοῖς ἐκδικαζομέ-
[νοις — — —] <Ὀ>νομάρχωι καὶ τοῖς α-
[— — — — — — — —]ΑΙΑΙΜΥΛ̣․Ν καὶ Πραξ[ι]
[— — — — — — — τ]οῖς Κράτωνος, Νικε-
[— — — — — — — — Δ]ικαιάρχου, Δαμο-
[— — — — — — — — — —]ου, Στρατάγωι
[— — — — — — — — — —]σίωνος, Νικοδά-
[μωι — — — —, — — — —]ωνι Ἀριστα-
[— — — — — — — — — — —]τος, Ἀν-
[— — — — — — — — — —]#⁷δάμου, Λα-
[— — — — — — — — — Ἀγλ]ωνίκωι
[— — — — — — — — — — — —]ου, Αὐτ-
[— — — — — — — — — — — —]άχου,
[— — — — — — — — — — — — —]ς
Face a.1
Pour la cité des Erythriens et la cité des Hypatiens se défendant en justice au sujet du jugement qui a été rendu sur la montagne (colline ?) qui s'étend de Khaa jusqu'au vallon (à la gorge ?) [...] ANDEKABIAS (nom du vallon ?) les juges ont décidé que (?) les défenseurs sur chacune des villes ordonnent ensemble de graver la décision judiciaire : "Puissions-nous décharger la ville des Hypatiens du chef d'accusation, que le mont Pen... (soit rattaché) aux villes des Hypatiens, que tous les torts subvenus de ce chef d'accusation (soient) dès lors (dissipés) pour les Hypayiens et les Erythriens, et que les (décisions judiciaires) pris en note soient (inscrites) ...
(espace vide)
Face b.1
L'Asklepiade des chefs des Enianes, Dioxos, Agemachos, Aristonoos, Ale(xi)machos, et les chefs à Hypata, (l'Ath)enade des chefs à Hypata, le polemarche Dam(ion)os ; les décisions judiciaires qu'ont rendues les juges de Chalcis, Nikokles fils de Polia(gros), Sostratos fils de Moirichos, Ame(inokl)es fils de Androsthenos, Gorgias (fils de ...), Aristodamos fils d'Aristion, (...) et pour ceux qui se sont fait rendre la justice (: ... O)nomarchos et les (...) AIAIMYLN et Prax(i...) les fils de Kraton, Nike(... fils de D)ikaiarchos, Damo(... fils de ...)os, Stratagos (fils de ...)sion, Nikoda(mos..., ...)on fils d'Arista(...,... fils de ...)tos, An(..., ... fils de ...)damos, La(...fils de ..., Agl)onikos (fils de ..., ... fils de ...), Aut(... fils de ..., ... fils de ...)achos, (...)
Sur la traduction de Δέραν voir :
Texte latin :
https://archive.org/stream/ephemerisepigrap04deut#page/52/mode/1up/search/hypatis
Pour plus de détails, regarder ici.
Traduction française : personnelle.
IMP · CAES · DIV · TRA
IANI · PARTHICI · F · DIVI ·
NERVAE · NEPOS · TRAIA
NVS · HADRIANVS · AVG ·
PONTIF · MAX · TRIB · POT ·
VIIll COS III
XXXI
A
Imp(erator) Caes(ar) div(i) Tra/iani Parthici f(ilius) divi / Nervae nepos Traia/nus Hadrianus Aug(ustus) / pontif(ex) max(imus) trib(unicia) pot(estate) / VIIII co(n)s(ul) III / XXXI / [λ]αʹ
Imperator Caesar, fils du divin Trajan vainqueur des Parthes, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, Grand Pontife, puissance tribunitienne pour la huitième fois, consul pour la troisième fois. Trente et un milles.
La titulature impériale correspond à celle d'Hadrien. Ayant reçu la puissance tribunicienne pour la première fois en 117, l'inscription doit donc dater de 125. 31 milles romains font environ 45 km. Selon Jean-Claude Decourt et François Mottas (Voies et milliaires romains de Thessalie. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 121, livraison 1, 1997. p. 337), ces 31 mp (millia passum) se réfèrent à la distance séparant Hypata de Thaumakoi. En 191 av. J.-C., le général Acilius aurait emprunter cette route à partir de Thaumakoi, pour aller ravager le territoire d'Hypata (Tite-Live XXXVI, 14-15).
Cette inscription constitue, comme la précédente, un témoignage de l'action de l'empereur Hadrien dans la région.
Texte latin : IG IX,2 p19 /CIL 03, 00586. (B) / CIL 03, 12306. / ILS 5947a.
Pour connaître les détails sur la pierre, regarder ici.
Traduction française : personnelle.
Brian Campbell (Brian Campbell, Rivers and the Power of Ancient Rome, The University of North Carolina Press, 2012. p. 100.) cite cette inscription d'Hypata pour illustrer l'utilisation des rivières dans la délimitation des frontières à l'époque romaine. Il propose une traduction en anglais de la deuxième partie de l'inscription.
Q GELLIO SENTIO AVGVRINO PROCOS DECRET[ ]
EX TABELLIS RECITATA KALENDIS MARTIS CVM OPTIMVS MAXIMVSQVE
PRINCEPS TRAIANVS HADRIANVS AVG SCRIPSERIT MIHI VTI ADHIBITIS MENS[ ]
RIBVS DE CONTROVERSI[ ] FINIVM INTER LAMIENSES ET HYPATAEOS COGNITA CAVSA
TERMINAREM EGOQVE IN REM PRAESENTEM SAEPIVS ET CONTINVIS DIEBVS
FVERIM COGNOVERIMQVE PRAESENTIBVS VTRIVSQVE CIVITATIS DEFENSORIBVS
ADHIBITO A ME IVLIO VICTORE EVOCATO AVGVSTI MENSORE PLACET INITIVM
FINIVM ESSE AB EO LOCO IN QVO SIDEN FVISSE COMPERI QVAE EST INFRA CON
SAEPTVM CONSECRATVM NEPTVNO INDEQVE DISCENDENTIBVS RIGOREM SER
VARI VSQVE AT FONTEM DERCYNNAM QVI EST TRANS FLVMEN SPERCHION IT[ ]
AMPHISPORA LAMIENSIVM ET HYPATAEORVM RIGOR AT FONTEM DERCYNN[ ]
SCRIPTVM DVCAT ET INDE AT TVMVLVM PELION PER DECVRSVM SIB[ ]
AT MONVMENTVM EVRYTI QVOD EST INTRA FINEM LAM[ ]
ERYCANIORVM ET PROHERNIORVM [ ]
[ ]ITHRAXVM ET SIDO[ ]
[ ] CONST[ ]
Q(uinto) Gellio Sentio Augurino proco(n)s(ule) decret[a] / ex tabellis recitata Kalendis Marti(i)s cum optimus maximusque / princeps Traianus Hadrianus Aug(ustus) scripserit mihi uti adhibitis mens[o]/ribus de controversi[is] finium inter Lamienses et Hypataeos cognita causa / terminarem egoque in rem praesentem saepius et continuis diebus / fuerim cognoverimque praesentibus utriusque civitatis defensoribus / adhibito a me Iulio Victore evocato Augusti mensore placet initium / finium esse ab eo loco in quo Siden fuisse comperi quae est infra con/saeptum consecratum Neptuno indeque discendentibus rigorem ser/vari usque at fontem Dercynnam qui est trans flumen Sperchion it[a ut per]/amphispora Lamiensium et Hypataeorum rigor at fontem Dercynn[am supra] / scriptum ducat et inde at tumulum Pelion per decursum Sib[---] / at monumentum Euryti quod est intra finem Lam[iensium ---] / Erycaniorum et Proherniorum [---] / [---]ithraxum et sido[---] / [---] const[---]
Décrets du proconsul Quintus Gellius, lus d'après des tablettes, aux calendes de mars. Attendu que le bon et grand prince Trajan Hadrien Auguste m'a écrit d'employer des arpenteurs afin d mettre fin à la disputes de frontières entre les Lamiens et les Hypatiens, après en avoir examiner les causes ; d'être présent sur les lieux pendant plusieurs jours consécutifs, en présence des défenseurs des deux cités : Iulius Victor, arpenteur employé par mes soins à la demande d'Auguste, est d'avis que le début de la frontière commence à partir du lieu que j'ai reconnu comme étant Sides, qui est en-dessous d'un sanctuaire consacré à Neptune, et que, pour ceux qui descendent à partir de là, elle continue en ligne droite jusqu'à la source Dercynna, qui est de l'autre côté du Sperchios ; de sorte que, se transmettant à la double postérité des Lamiens et des Hypatiens, elle se dirige tout droit vers la source Dercynna, mentionnée ci-dessus, et de là vers la hauteur du Pélion en passant par pente de Sib(...), vers le monument d'Eurytus, qui est entre la frontière séparant les Lamiens, les Erycaniens et les Proherniens (...).
Cette inscription date du règne d'Hadrien, soit entre 117 et 138. On y voit le proconsul Quintus Gellius, nommé par l'empereur pour juger une dispute de frontière entre Hypata et Lamia. Depuis longtemps, on avait l'habitude en Grèce de faire appel à des juges extérieurs aux cités concernées par le litige. Par exemple, A partir du IIe siècle avant J.C., des Romains jouent souvent ce rôle de juges externes. L'usage de la langue latine témoigne de la forte romanisation de la Thessalie à cette époque.
Malgré la précision de la description, il est difficile de reproduire la frontière ainsi délimitée, les références ayant disparues.