Athénée, Deipnosophistes

 

Athénée de Naucratis, né à Naucratis, en Égypte, vers 170 , est un érudit dont la date et le lieu de la mort restent inconnus. Il est l'auteur des Deipnosophistes, une compilation d'anecdotes et de citations d'auteurs antiques souvent perdus, portant sur l'univers culinaire, matériel et social du banquet, ce qui en fait une source de premier plan.

Sous la protection d'un riche romain membre de l'ordre équestre, Larensis, possesseur d'une importante bibliothèque de vieux livres grecs, il rédige Les Deipnosophistes, « le banquet des sophistes ». Il reprend la forme des Propos de table de Plutarque. (d'après Wikipédia)

Au livre I, il décrit la littérature gastronomique, le vin et la nourriture dans l'œuvre d'Homère. Il cite alors Xénophon qui décrit dans l'Anabase les danses des Thraces d'une part, et des Ainianes et des Magnètes d'autre part.


LES DEIPNOSOPHISTES

 

Texte grec : site de Philippe Remacle

Traduction française : site de Philippe Remacle

 

 

[1,27] (...) Μετὰ τοῦτον Αἰνιᾶνες καὶ Μάγνητες ἀνέστησαν, οἳ ὠρχοῦντο τὴν καρπαίαν καλουμένην ἐν τοῖς ὅπλοις. Ὁ δὲ τρόπος τῆς ὀρχήσεως ἦν· ὃ μὲν παραθέμενος τὰ ὅπλα σπείρει καὶ ζευγηλατεῖ πυκνὰ μεταστρεφόμενος ὡς φοβούμενος, λῃστὴς δὲ προσέρχεται· ὃ δὲ ἐπὰν προίδηται ἁρπάσας τὰ ὅπλα μάχεται πρὸ τοῦ ζεύγους ἐν ῥυθμῷ πρὸς τὸν αὐλόν· καὶ τέλος ὁ λῃστὴς δήσας τὸν ἄνδρα τὸ ζεῦγος ἀπάγει, ἐνίοτε δὲ καὶ ὁ ζευγηλάτης τὸν λῃστήν· εἶτα παρὰ τοὺς βοῦς δήσας ὀπίσω τὼ χεῖρε δεδεμένον ἐλαύνει. (...)

 

[1,27] (...) Après lui parurent les Œnianes et les Magnésiens, et ils dansèrent en armes la karpœe ou les semailles : voici comment cette danse s'exécute. L'un des acteurs, ayant ses armes auprès de soi, sème et fait avancer deux bœufs accouplés, se retournant souvent comme ayant peur. Un voleur s'approche, l'autre l'aperçoit, prend les armes, et combat devant le joug, en suivant le son de la flûte. Le voleur, à la fin, le lie et emmène l'attelage : quelquefois c'est le conducteur des bœufs qui lie et emmène le voleur attaché à l'attelage, les mains liées par derrière. (...)


Athénée cite le texte de Xénophon, à quelques détails près.

Il purifie le grec, éliminant des conjonctions qui alourdissent le texte inutilement comme δὲ ou καὶ, et même toute une tournure de phrase (καὶ οὗτοι ταῦτ´ ἐποίου) ; mais il appauvrit aussi le texte lorsqu'il remplace παρὰ τοὺς βοῦς ζεύξας ὀπίσω, "l'ayant attelé aux bœufs les mains liées derrière (le dos)", par παρὰ τοὺς βοῦς δήσας ὀπίσω, "attaché à l'attelage, les mains liées par derrière" . Athénée évacue ici le burlesque de la situation finale où le voleur se retrouve aux côtés des bœufs qu'il espérait voler.

Par rapport à Maxime de Tyr qui critiquera plus tard la danse Ainiane, Athénée reste technique et descriptif, se passant de tout jugement sur la performance.