Autres régions


Borne milliaire en latin (Domokos, phtiotide)

 

Texte latin :

La Coste-Messelière Pierre de, Daux Georges. De Malide en Thessalie. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 48, 1924. pp. 343-376.

Trouvée à Domokos (Thaumakoi) dans la maison de Dimitrios Georgalis. Borne cylindrique en marbre.

 

Traduction française : personnelle.

 

 

[Imp(erator) Ca]esa{i}r divi Adri-

ani filius, divi Traia-

{aia}ni nepos, divi Nerva-

e pronepos, Titus Ael[ius]

Adrianus Antoninus

Aug. Pius, p(ontifex) m(aximus), tribu-

niciae potestatis IIII

[imp.] I, cos. III, p(ater) p(atriae).

     Ὑπαταῖοι.

 

 

A l'Empereur César, fils du divin

Hadrien, petit-fils du divin

Trajan, arrière-petit-fils du divin

Nerva, Titus Aelius

Hadrien Antonin

Auguste le Pieu, grand Pontife,

dans sa troisième puissance tribunicienne,

acclamé empereur une fois, consul trois fois, père de la patrie.

Les Hypatéens.


 

L'analyse qui suit prend sa source dans :

Decourt Jean-Claude, Mottas François. Voies et milliaires romains de Thessalie. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 121, livraison 1, 1997. pp. 311-354.

 

D'après la titulature impériale d'Antonin le Pieu, cette borne milliaire date de 140/41 ap.J.-C. Elle est unique pour cette période dans la région, les autres bornes datant d'Hadrien ou des Tétrarques, deux époques de bornage de la Thessalie.

 

La graphie, qui mélange lettres latines et lettres grecques (à la place du R, on a utilisé Λ), et le choix du nominatif, là où l'on attendrait le datif, puisque les Hypatéens adressent cette pierre à l'empereur, montrent une certaine maladresse du graveur qui n'était peut-être pas habitué à ce genre de travail.

 

La pierre a été érigée au frais des Hypatéens, comme en témoigne la dédicace finale, mais se dressait à Domokos, ce qui tend à prouver qu'Hypata se tenait à l'écart d'un axe principal. Voulant se montrer au plus grand nombre, les Hypatéens ont pris en charge une borne placée sur la route principale allant de Thaumakoi à Lamia, plutôt que sur leur propre territoire. Cette hypothèse est appuyée par autre borne milliaire érigée par les Hypatéens se trouvant également sur le territoire de Thaumakoi (Année Epigraphique, 1974, p. 162, n°613).

 


en l'honneur de deux courageux citoyens d'hypata (Hyette, Béotie)

 

Texte grec :

JAHRESHEFTE DES ÖSTERREICHISCHEN ARCHÄOLOGISCHEN INSTITUTES, vol. VIII, 1905, pp. 276-285

 

Traduction française : personnelle.

 

I. Décision de l'assemblée et du peuple ; à propos de la protection de citoyens ; attendu que de grands crimes étaient commis dans la région, une multitude de gens étant témoins d'actes de brigandage et de vols à autrui, de cambriolages, de meurtres, d'enlèvements de personnes et de bétail. Il convenait, en de telles circonstances, de recourir précisément à des personnes ayant les capacités de protéger la cité, de recouvrer ce dont on avait été spolié, de monter la garde et d'écarter les fauteurs de troubles. Il se trouve que Polemarchos, fils de Dikarchos, et Hagias, fils de Polemarchos, étaient justement disponibles : ces deux hommes, originaires d'Hypata, ont fait preuve à l'égard de notre cité d'une bienveillance sans relâche, ont rendu de grands services en aidant nos citoyens, ont recherché et recouvré ce qui avait été volé, avec un amour du travail unique. Afin donc que l'on voit bien que les gens d'Hyette savent honorer les hommes de qualité et rendre grâce aux efforts d'une bonne attitude […], le peuple à décider d'accorder l'éloge à Polemarchos et Hagias

 

 

 

II. Décision de l'assemblée et du peuple ; à propos de la protection de citoyens ; attendu que de grands crimes étaient commis dans la région, une multitude de gens étant témoins d'actes de brigandage et de vols à autrui, de cambriolages, de meurtres, d'enlèvements d'e personnes et de bétail. Il convenait, en de telles circonstances, de recourir précisément à des personnes ayant les capacités de protéger la cité, de recouvrer ce dont on avait été spolié, de monter la garde [...]


 

La cité d'Hyette honore deux citoyens d'Hypata, Polemarchos et Hagias, fils du premier, embauchés pour protéger les habitants de la région.

C. Wolff (Wolff Catherine. L'enlèvement de Charité (Apulée, Métamorphoses) et les témoignages épigraphiques . In: Revue des Études Grecques, tome 112, Janvier-juin 1999. pp. 253-258), a rapproché cette inscription du sauvetage de Charité prisonnière de brigands par son fiancé, au livre IV des Métamorphoses d'Apulée. Avec le témoignage de Polybe (en XX, 7, 3,  T. Quinctius Flaminius envoie des troupes pour protéger des citoyens romains), les sources se recroisent pour témoigner de la réalité du brigandage dans ces régions à l'époque hellénistique.

C. Wolff ne traduit pas l'inscription mais reproduit le texte grec en bas de page et en résume le contenu dans son article. Elle écrit alors que les personnes et le bétail enlevés étaient "emmenés dans la région montagneuse de l'Oita". Ce détail me semble cependant absent de l'inscription. D'autant que si les enlèvements ont eu lieu en Béotie, nous sommes bien loin du mont Oita.

Je note également que, contrairement à l'épisode du sauvetage héroïque et volontaire de Tlépolémos, Polemarchos et Hagias sont récompensés pour avoir mener à bien une tâche que l'on leur avaient confié comme travail pour la cité d'Hyette.

 


Eupolemos d'Hypata, stratège des Étoliens pour la première fois (- 187/6 ?)

 

Deux inscriptions font mention d'Eupolemos sous le titre de stratège des Étoliens :

  • dans une inscription de Thermos ; il s'agit d'un décret des Étoliens accordant la « proxénie » à un athénien, Lysikles Phaidrou : IG IX,1² 1:4 (lignes 3 à 5).

[στραταγ]έ̣οντος Εὐπολέμου Ὑπαταίου προξενίαν Α̣ἰτωλο̣[ὶ]

[ἔδ]ω̣καν κατὰ τὸν νόμον Λυσικλεῖ Φαίδρου Ἀθηναίοι. ἔγ̣γυοι

Β̣ουθήρας, Δαμοκλέας Ὑπαταῖοι.

Sous le stratège Eupolemos d'Hypata, les Étoliens ont accordé la proxénie, selon la loi, à l'Athénien Lysikles, fils de Phaidros. Les témoins : Bouthèras et Damokléas, citoyens d'Hypata.


  • dans une inscription de Physkeis, publiée relativement récemment dans un article de D. Rousset, consacré à dix actes d'affranchissement provenant de Physkeis, une cité de Locride occidentale.

Rousset Denis. Affranchissements de Physkeis en Locride occidentale. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 130, livraison 1, 2006. pp. 349-379.

 

[Σ]τραταγέοντος Εύπολέμου, εν δέ Φυ[σ-]

[κέ]οις άρχοντος Ξένωνος, μηνός Ύ-

[χ]αίου, άπέδοτο Φιλλέας Οίναίος Άθ[ά-]

ναι Ίλιάδι σώμα γυναικεΐον άι όνο-

μα Κράτεια, αργυρίου μνάν τεσσάρων.

Προαποδότας Σωκρατίδας Φυσ-

κεύς κατά τόν νόμον. Μάρτυροι

Νικίας, Ξένων, Μένων,

Δαμόξενος, Πολύφρων Οίναίος.

Ά ώνά κείται παρά Πολέμαρχον Άρχεδάμου

Φυσκέα.

 

Sous le stratège Eupolemos, et l'archonte Xénon à Physkeis, au mois d'Hychaios, Philléas d'Oinéon a vendu à Athéna Ilias une esclave du nom de Krateia, pour quatre mines d'argent. Garant selon la loi : Sokratidas de Physkeis. Les témoins : Nikias, Xénôn, Ménôn, Damoxénos, Polyphrôn d'Oinéon. L'acte d'achat est déposé auprès de Polémarchos de Physkeis, fils d'Archédamos.


Dans ces deux inscriptions, on peut penser qu'il s'agit de la première stratégie d'Eupolémos, puisque nous verrons plus loin que la deuxième titulature est accompagnée de τὸ δεύτερον, « pour la seconde fois » .

G. Klaffenbach a établi la liste des stratèges Etoliens dans Inscriptiones Graecae IX,1. 2nd edn., ed. Günther Klaffenbach. Berlin 1932-1968. — Fasc. 1, Inscriptiones Aetoliae (1932), p LI. Malheureusement, ce document m'est inaccessible. Je n'ai que le témoignage indirect de G. Daux qui remet en question le choix de Dicéarque comme stratège en - 187/6 par G. Klaffenbach.

Daux Georges. Notes étoliennes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 56, 1932. pp. 313-330.

Dès lors, Eupolémos pourrait bien être le stratège manquant de l'année -187/6.

 

Sur les autres sources et la vie d'Eupolémos d'Hypata, je vous renvoie à mon article.

 


Eupolemos d'Hypata, stratège des Étoliens pour la deuxième fois (- 187/6 ?)

 

L'inscription qui permet de prouver la seconde magistrature d'Eupolemos d'Hypata, a été éditée par G. Klaffenbach, cité plus haut, qui a consacré toute sa carrière à la collection des inscriptions de Grèce centrale.

Inscriptiones Graecae IX,1. 2nd edn., ed. Günther Klaffenbach. Berlin 1932-1968. fasc. 3, Inscriptiones Locridis occidentalis (1968). IG IX,1² 3:672. lignes 27 et 28.

 

( ! En cours d'édition ! )

( ! En cours de traduction ! )


 

Sur la pierre, figurent trois actes d'affranchissement, par vente à la déesse Athéna Ilias, semblables à ceux que nous avons analysé avant. Les deux premiers sont datés d'après l'agonothète des Locriens, mais le troisième d'après le stratège des Étoliens : Eupolemos d'Hypata. Lors de cette deuxième magistrature, en 176/5 av. J.-C., la guerre civile éclate à Hypata (Tite-Live, LVI, 25). Persée de Macédoine, le fils de Philippe, qui cherche des alliances en Grèce, va en profiter pour se rapprocher insidieusement de la ligue Étolienne.

 

Sur les autres sources et la vie d'Eupolémos d'Hypata, je vous renvoie à mon article.

 


Accord de proxenie de la cité d'oponte à un citoyen d'Hypata

 

[θεός. ἀγαθᾷ τύχᾳ. ἄρχοντος — — —, Ὀπο]ύντιοι καὶ Λ[οκροὶ οἱ μετὰ]

[Ὀπουντίων ἔδωκαν — — — — — — — — — —]ος Ὑπαταί<ῳ> [προξενίαν, πολι]-

[τείαν, γᾶς ἔνκτησιν καὶ οἰκίας καὶ ἀσφά]λειαν αὐτῶι κ[αὶ τοῖς ἐκγό]-

[νοις αὐτοῦ καὶ ἀσυλίαν καὶ πολέμ]ου καὶ εἰράνας [καὶ κατὰ γᾶν]

[καὶ κατὰ θάλασσαν καὶ τὰ ἄλλα πάντα ὅσα καὶ τοῖς] ἄλλοις προξέ[νοις καὶ εὐερ]-

[γέταις δίδοται — — — — — — — — — — — —]νος. ἔνγυ[ος τᾶς προξενίας — — —]

Ô Dieu et la Bonne Chance. Sous l'archontat de ..., les opontiens, les Lokriens et leurs alliés, ont décidé d'accorder à ... d'Hypata la proxénie, la citoyenneté, le droit de propriété d'une terre et d'une maison, la securité, pour lui et ses descendants, et l'asyle en temps de paix comme en temps de guerre, sur terre et sur mer, ainsi que tout ce que l'on accorde aux autres proxènes et bienfaiteurs de la cité ... . Témoin du décret : ... .


 

Dans l'histoire de la Grèce antique, Oponte est citée comme la principale cité des Locriens de l'Est (Strabon, IX, 4, 1).
Les 3 noms de l'inscription étant malheureusement illisibles, on ignore en l'honneur de quel citoyen d'Hypata cette inscription a été gravée ...


Table à offrandes des asklepioi d'Hypata (Théra, Santorin)

 

Inscription gravée sur une table à offrande.

Voir Déonna Waldemar. Mobilier délien. pp. 73-76. (shéma p. 74)

 

Inscriptiones Graecae, XII,3. Supplementum, ed. Friedrich Hiller von Gaertringen. Berlin 1904.

IG XII,3 1330

 

Théra est une cité antique grecque, située dans l'île de Santorin, sur un promontoire rocheux. Originellement colonie de Sparte, elle fonda sa propre colonie, Cyrène, en Libye, au VIIe siècle av. J.-C. Habitée de façon continue de l'époque de la Grèce antique jusqu'à la période byzantine, la cité est abandonnée au Moyen Âge. Les archéologues la remettent au jour au XXe siècle. (Wikipédia)

 

Friedrich Hiller von Gaertringen date l'inscription du IIe siècle.

 

θεῶν μεγάλων

ἐπηκό-

ων Ἀσκλη-

πιῶν Ὑπαταί-

ων.

Aux grands dieux propices, les Asklepioi d'Hypata.


 

Les Asklepioi sont une famille originaire d'Hypata, habitant sur l'île de Santorin (The Dorian Aegean , Routledge Revivals, Elizabeth M. Craik, p. 180).